Electre a rendez-vous...Jeu des mots n°5

Le Bigorneau

31 janv. 2008

ARTICLE (sous celui-ci) LA BD N° 6 DU BIGORNEAU

Pour les personnes ne connaissant pas encore ce jeu, je devais dans la rédaction de ce texte utiliser les 25 mots écrits en vert...Ce texte est une suite des Aventures d'Anatole, que vous pouvez trouver dans la rubrique "Jeu des mots"...Nous découvrons aujourdhui la voisine d'Anatole, la jeune femme nommée Electre (clin d'oeil à Philippe, qui m'a proposé ce mot...)

Electre, jeune veuve d’une quarantaine d’années repoussa le rideau de la fenêtre, elle venait de voir son voisin Anatole partir. Il avait l’air furibond pensa-t-elle. Que c’était-il donc passé pour qu’il parte sitôt, il sortait tous les matins, bien sûr, mais le plus souvent en fin de matinée, pour aller chercher son journal.

Elle irait bien voir Eléonore, mais elle avait repéré une émission sur le programme télé, un documentaire consacré à la faune marine. Elle devait, de plus, repasser son linge. Elle s’installa donc face à l’écran et découvrit la vie des lamantins.

Ca change des hérissons, se dit-elle amusée : la veille elle avait lu tout un article sur ces petites boules d’aiguilles dans la salle d’attente du médecin.

Elle n’était pas malade, mais ce docteur agissait sur elle comme de l’opium. Tous les subterfuges étaient bons pour lui rendre visite. Hier, elle avait prétexté des maux de têtes persistants. Il l’avait regardée, sceptique, lui avait demandé si la douleur était plus forte la tête penchée vers le bas, vérifiant si par hasard, elle n’était pas victime de sinusite. Avec un air angélique, elle lui avait répondu que non….Ses maux de têtes survenaient dans la journée et duraient trop longtemps à son goût. Il paraissait songeur et regardait un tableau contemporain face à lui sur le mur…Il représentait une sorte d’alambic avec des reflets opalescents.

Elle se sentait mal à l’aise, presque en état de déliquescence, elle voyait bien qu’il n’avait pas l’air convaincu par ses dires. Cet homme habituellement primesautier, semblait profondément troublé, comme victime d’un sortilège.
L’aurait-elle enfin touché ? S’était-il rendu compte qu’elle venait mendier chez lui autre chose que des analgésiques. Il sortit soudain de son silence, feignant l’indignation. Si je me réfère à votre dossier médical, je m’aperçois que vous êtes passée quatre fois en dix jours, vous trouvant des symptômes à tire-larigot…

Je lis : constipation, toux, palpitations et maintenant maux de têtes. C’est une belle performance, sourit-il ! Tout en parlant il bidouillait quelque chose près de son ordinateur, ça devait être une petite raclette destinée à nettoyer son écran. Elle aussi avait un engin de ce genre chez elle : une pulvérisation de produit idoine et l’écran était propre.
Pendant qu’elle ressassait tout ça, toujours en repassant soigneusement son chemisier, à la télé des saumons défilaient, ces poissons anadromes remontant de la mer vers les rivières pour aller pondre. Ensuite ils montrèrent des anguilles qui étaient, elle l’apprit, des poissons catadromes, à l’opposé des saumons, elles descendaient les rivières pour aller vers la mer.

Elle n’aimait pas les anguilles qui lui rappelaient trop les serpents, les vipères, en particulier,dont elle avait une peur incontrôlable…

Elle se replongea dans ses souvenirs de la veille elle se revoyait dans cette situation abracadabrantesque. Il s’était levé posément, et s’était mis à lui parler, tout d’abord, de médecine parallèle où il semblait que respirer la fumée causée par un autodafé pouvait avoir un effet magique sur les maux de têtes…Puis il enchaîna en lui conseillant de mener une vie d ’anachorète.

Alors qu’elle le regardait avec les yeux en forme de point d’interrogation, il lui expliqua qu’on appelait "anachorète" un ascète vivant seul retiré du monde, tout le contraire des Cénobites, ces moines qui eux, vivaient en communauté.

Elle lui avait alors rétorqué qu’elle ne voyait pas le rapport avec ses maux de têtes.

Après un éclat de rire, il s’approcha d’elle et entreprit de lui masser les épaules, lui disant que ces maux étaient certainement d’origine psychosomatique, et qu’elle avait juste besoin de détente. Voulait-elle dîner avec lui ? Il lui parlerait alors d’un tas d’autres recettes, dont il lui réservait la surprise….Le dîner était prévu ce soir. Elle allait mettre ce chemisier qui accentuait si bien le bleu de ses yeux. Elle avait hâte, elle pensait toucher au but, il lui plaisait ce médecin.

Auparavant elle devait régler ce problème de warrant. Elle avait un beau pécule placé en actions, il fallait que ces titres rapportent, et pour cela, qu’elle voie aussi son banquier.

Quel programme ! Elle repensa à Anatole, il ne l’aimait pas beaucoup, elle le sentait, et se demandait bien pourquoi… Elle devait se rendre chez Eléonore, il s’était produit quelque chose c’était certain… Elle éteignit la télé, débrancha son fer et sortit. Elle n’avait pas vu Anatole rentrer. Eléonore était encore seule, elle hâta le pas….

Suite des Aventures d'Anatole et de son monde, la semaine prochaine...Merci à tous...Je note les mots qui me restent à utiliser....La liste des mots d'aujourd'hui et les liens vers vos blogs a paru hier...

ARTICLE CI-DESSOUS LA BD N° 6 DU BIGORNEAU

Commentaires

kajou

04/02/2008 23:19

J'avais du retard de lecture ... j'adore les aventures d'anathole .. vi vi ...

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pandora

02/02/2008 21:37

Bravo, et tu as passé l'épreuve du sortilège ;-)

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orphea

02/02/2008 16:55

ça fait 3 fois que je passe pour te laisser un com!cette Electre est bien coquine ,je sens que tu vas nous "batir" un personnage pour de prochains épisodes ..à + bisous

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Hephaestion

02/02/2008 00:08

Quel talent ! il faudra que je sois attentif pour proposer un mot le moment venu !Bises

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manet83

01/02/2008 23:27

hihihihi bien joué, tu as en plus de ne pas tomber dans le piége de l'ermite ,tu es brillante petit bigorneau.........j'espére qu'un jour de grand coéficient de marée , je ne te ramasse pas et que je te cuisine, pour finalement te mangerje m'en voudrais..........donc je m'abstiends , plus de bigorneauxbises

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